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La reprogrammation cellulaire serait-elle la clé de la longévité ?

Publié le 28/02/2023
La reprogrammation cellulaire serait-elle la clé de la longévité ?

Une biotech basée aux Etats-Unis a reprogrammé lors d’une expérience les cellules de souris en âge avancé pour les rajeunir. Elle vient de publier les résultats de l’essai, qui semble au premier abord s’être soldé par un succès. Ceux-ci suggèrent que cette technique pourrait permettre d’augmenter la longévité humaine à l’avenir.

La startup Rejuvenate Bio affirme être parvenue à trouver le moyen d’accroître la durée de vie de souris vieillissantes. Elle précise que cette prouesse a été rendue possible grâce à la reprogrammation cellulaire . Une technologie permettant de faire rendre des cellules souches à nouveau adultes. Ceci à l’aide de leur exposition à des protéines régulatrices du génome dénommées facteurs Yamanaka.

L’entreprise, qui est susceptible de collaborer avec des développeurs freelance, a mené son expérience sur des souris de 124 semaines. Soit des sujets qui étaient pratiquement au crépuscule de leur vie. À signaler que ces animaux peuvent vivre 2-3 ans en laboratoire, contre quelques mois en milieu naturel.

Des souris ont vécu plus longtemps grâce à la technologie

Les souris non transformées par Rejuvenate Bio ont vécu jusqu’à 133 semaines. Les spécimens dont les cellules ont été reprogrammées ne sont pour leur part décédés que 9 semaines après . Ces derniers étaient en outre globalement en meilleure santé, a indiqué Noah Davidsohn, le directeur scientifique de la société.

La startup a donc réussi à prolonger de 7 % la durée de vie des souris. Une augmentation qui, en soi, s’avère loin d’être surprenante. Différentes substances actives, comme la sirolimus, permettent à ces animaux d’avoir une vie 5 à 15 % plus longue . Cette découverte provient d’un programme américain d’essai des médicaments pour leurs bienfaits sur la longévité.

Les résultats publiés par la startup de San Diego n’ont pas encore été scrutés par d’autres scientifiques. Ils doivent donc être considérés avec précaution jusqu’à ce que d’autres laboratoires soient en mesure d’émettre la même conclusion . Martin Borch Jensen, le fondateur d’Impetus Grands, un organisme finançant la recherche sur le vieillissement, indique qu’il souhaiterait :

[…] Qu'une autre équipe mène des travaux similaires et approfondisse ce qui se passe réellement.

Martin Borch

De nouvelles preuves apparaissent cependant incessamment concernant les bienfaits potentiels de la reprogrammation cellulaire en matière de soin. Des chercheurs ont récemment trouvé que cette technologie pouvait :

  • Faire disparaître la cécité chez les animaux sujets au glaucome ;
  • Aider le foie à se régénérer.

Une manipulation avec des risques significatifs

En ce moment, Rejuvenate Bio élabore des médicaments de thérapie génique dédiés aux humains, entre autres. L’un d’entre eux est destiné à soigner l’insuffisance cardiaque . Noah Davidsohn est persuadé que, au fil des années, redonner une seconde jeunesse aux êtres humains deviendra possible. Il déclare :

Je ne travaillerais pas sur ce projet si je n'y croyais pas.

Noah Davidsohn

Malgré tout, il faudra patienter pendant des années avant que la reprogrammation cellulaire fasse l’objet d’expérimentation sur des sujets humains. Plusieurs inconnues subsistent sur les effets indésirables potentiels. On craint par exemple que le processus ne puisse amplifier le risque de développement de tumeurs , souvent constaté chez les souris.

Des experts ont reconnu que la recherche de la biotech californienne constitue une phase intéressante. Ils ont toutefois prévenu que l’utilisation de la génothérapie pour rajeunir l’ensemble du corps demeure une opération mal comprise. L’expérience comporte également d’ immenses risques , d’après eux. Un professeur à l’université de Stanford, Vittorio Sebastiano souligne :

[…] Je me garderais bien de faire quoi que ce soit de semblable à un humain.

Vittorio Sebastiano

Plusieurs sociétés mènent à ce jour des projets sur la reprogrammation. Altos Labs a par exemple collecté 3 milliards de dollars pour effectuer des recherches dans ce domaine.

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