Les actualités du Freelance

Responsable sécurité informatique : le chef d'orchestre de la SSI

Publié le 25/04/2025
Responsable sécurité informatique : le chef d'orchestre de la SSI

En France, 47 % des entreprises déclarent avoir subi une cyberattaque réussie en 2024 selon le Baromètre 2025 du CESIN (Club des Experts de la Sécurité de l’Information et du Numérique). La complexitéet le nombre des menaces informatiques ne faiblissent pas. Hameçonnage, exploitation de failles de sécurité, déni de service, rançongiciels, deepfakes : de plus en plus sophistiquées, les attaques ciblent désormais les PME (Petites et Moyennes Entreprises), dotées de moyens de protection moins efficaces que ceux des grands groupes.

Le responsable sécurité informatique, aussi appelé RSSI (Responsable de Sécurité des Systèmes d’Information), joue un rôle stratégique pour prémunir les sociétés de ces dangers croissants. Chef d’orchestre de la stratégie de cybersécurité, il définit, déploie et supervise l’ensemble des mesures de protection du Système d’Information (SI) tout en manageant les équipes.

Quelles sont les missions du responsable sécurité informatique ? Quelles compétences faut-il développer pour accéder à ce métier ? Comment se former à cette profession ? Freelance-Informatique vous présente ce poste clé.

Le RSSI : chef d’orchestre de la stratégie de cybersécurité

Qu’est-ce qu’un responsable sécurité informatique ?

Le responsable sécurité informatique ou RSSI est le garant de la protection des actifs numériques d’une entreprise. Son rôle est d’élaborer la stratégie adoptée par la société en matière de SSI (Sécurité des Systèmes d’Information), de la mettre en œuvre à l’aide d’outils spécialisés et de veiller à son respect, à travers la prévention des risques, la réponse en cas d’incident et à la mise en conformité réglementaire.

Fonction clé au sein de la DSI (Direction des Systèmes d’Information), il occupe aussi une fonction managériale en encadrant l’équipe chargée de la sécurité informatique, composée de professionnels comme l’expert en sécurité informatique ou l’analyste cybersécurité. Il travaille aussi en étroite collaboration avec la direction générale, les équipes systèmes et réseaux, les prestataires externes et les autorités de régulation comme la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés).

À la croisée des enjeux techniques, humains et juridiques, le RSSI agit comme un stratège :

  • Il coordonne les actions de sécurité ;
  • Il supervise les équipes IT ;
  • Il s’assure de la sensibilisation des collaborateurs aux bonnes pratiques ;
  • Il anticipe les évolutions technologiques.

Ses responsabilités s’étendent à de nombreux domaines : sécurité des réseaux, protection des données personnelles, gestion des droits d’accès, cybersurveillance, prévention des vulnérabilités et réaction en cas d’incident.

Le responsable sécurité informatique exerce le plus souvent son activité au sein de structures de grande taille, notamment dans des domaines sensibles, très réglementés et touchés par des cyberattaques massives, tels que la banque, la santé, la finance ou la défense.

Les plus petites entreprises, comme les PME ou les start-ups, n’emploient pas nécessairement de RSSI, en raison d’un manque de ressources et d’enjeux moindres : elles s’adressent alors à des cabinets spécialisés ou à des indépendants dans le cadre d’une mission freelance.

La cybersécurité : un secteur en tension

La montée en puissance des cybermenaces place les professionnels de la cybersécurité au cœur des préoccupations des entreprises. Selon Jedha, 385 000 attaques surviendraient chaque année en France, soit 1 050 par jour. Cette fréquence élevée place la France à la quatrième place des pays les plus ciblés par les hackers dans le monde, après les États-Unis, la Chine et l’Allemagne.

Quelles sont les stratégies favorites des pirates informatiques ?

  • Le phishing, aussi appelé hameçonnage, touche 60 % des organisations victimes d’attaques, selon le CESIN ;
  • L’exploitation des failles de sécurité occupe la deuxième place (47 %) ;
  • Les attaques en déni de service ou DDoS (Distributed Denial of Service) concernent quant à elles 41 % des sociétés attaquées.

Face à ces menaces, les besoins en profils qualifiés explosent. L’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information) estime à plus de 15 000 le nombre de postes non pourvus dans la cybersécurité en France, soit un quart des emplois du secteur.

Les tensions sont particulièrement fortes concernant les profils stratégiques comme le RSSI, qui doit à la fois maîtriser des aspects techniques complexes et adopter une posture de manager et de communicant. La profession de responsable sécurité informatique, clé de voûte de la stratégie SSI, s’impose donc comme l’une des plus recherchées sur le marché de l’IT.

Quelles sont les missions du responsable sécurité informatique ?

À la fois stratégiques et opérationnelles, les missions du RSSI n’ont qu’un seul but : protéger le SI des cyberattaques, à la fois en amont et en aval des incidents. Le responsable sécurité informatique chapeaute la stratégie SSI. Son rôle couvre un périmètre très large, allant de l’élaboration de la politique de sécurité à la gestion des équipes.

L’élaboration de la politique de sécurité informatique

Le RSSI est chargé de définir la Politique de Sécurité du Système d’Information (PSSI) de l’entreprise. Cette dernière est formalisée dans un document de référence qui précise les objectifs, les règles, les procédures et les responsabilités de chacun en matière de cybersécurité. Elle doit être conforme aux exigences légales, comme la norme ISO/CEI 27001 ou le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), mais aussi adaptée aux risques spécifiques à l’activité de l’organisation.

Cette mission du RSSI implique une analyse approfondie du niveau de maturité de la société en matière de cybersécurité, l’identification des menaces internes et externes, ainsi que la priorisation des actions à mettre en œuvre.

 width=

La mise en place des outils de cybersécurité

Après la formalisation d’un cadre de référence en matière de cybersécurité, le RSSI procède à sa mise en œuvre à l’aide d’outils spécialisés. Il sélectionne, implémente et pilote les solutions techniques permettant de sécuriser les infrastructures informatiques. Parmi ces divers logiciels figurent notamment :

  • Les pare-feux ou firewalls ;
  • Les antivirus et EDR (Endpoint Detection and Response) ;
  • Les systèmes de détection d’intrusion : Intrusion Detection System (IDS) et Intrusion Prevention System (IPS) ;
  • Les solutions de gestion des identités et des accès, aussi appelées IAM (Identity Access Management) ;
  • Les outils de chiffrement et de sauvegarde sécurisée.

Véritable spécialiste en cybersécurité,, le RSSI fait donc preuve de connaissances techniques poussées afin de choisir et d’installer ces outils, de les actualiser régulièrement et d’appliquer des correctifs de sécurité en collaboration avec les équipes IT.

La supervision des incidents et la gestion des risques

En cas d’attaque ou de faille de sécurité, c’est le RSSI qui supervise les plans de réponse aux incidents. Il met en place des processus d’alerte, d’analyse et d’action pour limiter l’impact des cyberattaques sur les opérations métiers.

Le responsable sécurité informatique définit ainsi :

  • Le Plan de Continuité d’Activité (PCA), qui assure la disponibilité des applications critiques de l’entreprise en cas d’incident, afin de garantir la continuité de service ;
  • Le Plan de Reprise d’Activité (PRA), qui assure le redémarrage du système informatique et la restauration des données lors d’une attaque.

Le RSSI réalise également une cartographie des risques numériques, en menant des audits de sécurité réguliers, en réalisant des tests d’intrusion à l’aide d’un Pentester et en s’assurant de la conformité du SI aux réglementations en vigueur.

La sensibilisation et la formation des équipes

Le facteur humain étant souvent la première faille de sécurité, le RSSI joue un rôle clé dans la sensibilisation des collaborateurs. Il conçoit et déploie des actions de formation pour promouvoir les bons réflexes : protection des mots de passe, détection de mails suspects, gestion des accès. Le risque humain constitue en effet le plus grand facteur de danger pour une entreprise : 90 % des cyberattaques proviendraient d’une erreur du personnel, selon FranceNum.

Ces campagnes de sensibilisation prennent la forme d’ateliers, de plateformes d’e-learning, de simulations d’attaques, notamment pour le phishing, ou encore de kits pédagogiques fournis à chaque collaborateur. L’objectif est de créer une culture de la cybersécurité à tous les niveaux de l’organisation, notamment dans les secteurs professionnels très sensibles qui font l’objet de nombreuses tentatives d’intrusion au quotidien.

La veille réglementaire et technologique

L’une des qualités les plus recherchées chez les experts en cybersécurité ? La curiosité intellectuelle ! La sécurité informatique est un domaine en constante évolution, qui connaît des avancées technologiques majeures avec l’essor de l’Intelligence Artificielle (IA), du cloud computing et des objets connectés. En raison des dangers croissants, la réglementation est elle aussi amenée à changer, pour se rigidifier afin d’apporter un cadre plus protecteur aux entrepriseset aux institutions publiques.

Le RSSI doit donc effectuer une veille permanente pour :

  • Connaître les nouvelles menaces et les méthodes des hackers : logiciels malveillants, ransomware-as-a-service, techniques de social engineering ;
  • Anticiper les évolutions technologiques et les risques en découlant ;
  • Se conformer aux réglementations en vigueur.

L’objectif ? Adapter en permanence la stratégie SSI de l’entreprise, pour correspondre aux nouveaux risques et usages.

Le management des collaborateurs

Dans les entreprises de taille intermédiaire et les grands groupes, le RSSI joue le rôle de chef d’orchestre de la stratégie SSI, en encadrant une équipe de spécialistes de la cybersécurité : analyste SOC (Security Operation Center), ingénieur en cybersécurité, Pentester, Data Protection Officer (DPO), cryptologue, etc.

Ses missions managériales incluent ainsi :

  • Le recrutement, l’encadrement et l’évaluation des collaborateurs ;
  • La gestion des budgets et des ressources allouées à la sécurité informatique ;
  • La coordination entre les différents métiers de la cybersécurité pour garantir une approche globale et cohérente.

En tant que manager et garant de la politique SSI, le responsable sécurité informatique doit également porter une vision stratégique et participer à l’introduction des pratiques de cybersécurité au sein de la culture d’entreprise.

Les compétences du responsable sécurité informatique

Pour occuper l’emploi de responsable sécurité informatique, une alliance entre savoirs techniques et qualités humaines est nécessaire. À la fois leader inspirant et expert IT, le RSSI doit faire preuve de solides compétences pour réussir dans ce poste clé.

Les aptitudes techniques du RSSI

Le RSSI possède un haut niveau de maîtrise des systèmes d'information et de la sécurité informatique. Les recruteurs exigent notamment les compétences techniques suivantes pour occuper cet emploi :

  • Des connaissances approfondies en architecture réseaux et systèmes ;
  • La maîtrise des protocoles de sécurité ;
  • Une expertise en solutions de cybersécurité ;
  • La connaissance des normes et de la législation ;
  • La capacité à mener des audits et à analyser des rapports ;
  • Une compréhension des menaces et des méthodes des pirates informatiques.

Le poste de RSSI est généralement accessible après quelques années d’expérience dans le milieu de la cybersécurité ou de l’administration des systèmes et réseaux, afin d’acquérir des compétences techniques approfondies avant d’exercer ce poste à responsabilités.

 width=

Les qualités humaines du RSSI

Au-delà de la technique, le RSSI doit faire preuve de solides compétences humaines pour réussir à fédérer, à convaincre et à coordonner les équipes autour de la PSSI. Voici les principales qualités attendues par les entreprises :

  • Leadership : le responsable sécurité informatique incarne la stratégie SSI de l’organisation, fédère les équipes et influence les décisions stratégiques ;
  • Pédagogie : il est capable d’expliquer des enjeux complexes de manière claire, aussi bien à des techniciens qu’aux directions métiers ;
  • Sang-froid : en cas d’incident, il doit agir rapidement et avec lucidité, tout en faisant preuve d’une bonne gestion du stress ;
  • Confidentialité et sens de l’éthique : le RSSI manipule des informations sensibles qu’il doit protéger avec rigueur ;
  • Communication transversale : il collabore avec les équipes RH (Ressources Humaines), les juristes, les techniciens IT, les directions métiers et sait adapter son discours en fonction du niveau d’expertise de ses interlocuteurs ;
  • Esprit d’analyse et de synthèse : il évalue précisément les risques, interprète les rapports et priorise les actions à effectuer pour sécuriser le SI ;
  • Goût pour l’apprentissage continu : face à des menaces en constante mutation, il doit se tenir informé des innovations techniques et des évolutions réglementaires.

Quelle formation suivre pour devenir responsable sécurité informatique ?

Pour devenir responsable sécurité informatique, des formations techniques pointues sont requises, idéalement à un niveau bac +5. Un RSSI dispose ainsi le plus souvent d’un diplôme délivré par :

  • Une université, dans le cadre d’un master spécialisé, après un BUT (Brevet Universitaire de Technologie) de niveau bac +2 et une licence professionnelle de niveau bac +3 ;
  • Une école d’ingénieurs ;
  • Une école spécialisée en informatique.

Il est également possible d’évoluer vers ce poste après plusieurs années d’expérience professionnelle en tant qu’analyste SOC, administrateur système ou ingénieur en cybersécurité. C’est d'ailleurs le profil privilégié par les entreprises, qui préfèrent recruter un professionnel expérimenté qu’un junior, même s’il a suivi des études supérieures prestigieuses.

L’obtention d’une certification professionnelle reconnue comme la CISSP (Certified Information Systems Security Professional) ou la CEH (Certified Ethical Hacker) est également un véritable atout pour se démarquer sur le marché du travail.

Pour les personnes en reconversion dans la cybersécurité, des cursus en alternance, en formation continue ou à distance, par l'intermédiaire de campus en ligne, permettent d'acquérir les compétences nécessaires. À l’issue de ce changement de vie professionnelle, il est toutefois conseillé d’occuper des postes aux responsabilités moins élevées pendant quelques années, avant de pouvoir accéder à l’emploi de RSSI.

FAQ sur le responsable sécurité informatique

Quelle est la différence entre DSI et RSSI ?

Le DSI (Directeur des Systèmes d’Information) supervise l’ensemble de l’infrastructure informatique et des outils numériques de l’entreprise. Le RSSI se concentre quant à lui sur la sécurité informatique : il protège les données, prévient les cyberattaques et veille au respect des réglementations.

Dans certaines organisations, le DSI est le supérieur hiérarchique du responsable sécurité informatique, mais ce dernier peut aussi occuper un rôle stratégique indépendant, notamment dans les grandes structures.

Quel est le salaire du responsable sécurité informatique ?

Le salaire d’un RSSI varie selon son expérience, la taille de l’entreprise et le secteur d’activité :

  • En début de carrière, il peut percevoir un salaire brut annuel compris entre 45 000 et 60 000 euros ;
  • Après plusieurs années d'expérience, sa rémunération annuelle peut atteindre les 80 000 euros brut, voire plus de 100 000 euros à Paris ou dans un grand groupe.

Le diplôme, les certifications et le niveau de responsabilité influencent également les offres salariales.

Est-il possible d’être responsable sécurité informatique en freelance ?

Oui, il est tout à fait possible d’exercer le métier de responsable sécurité informatique en freelance, notamment en tant que RSSI à temps partagé. De nombreuses PME ou ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) ne peuvent pas embaucher un RSSI à plein temps, mais recherchent ce type de profil technique pour des prestations ponctuelles, ou à raison de quelques jours par semaine.


Pour trouver une offre de mission, le RSSI à temps partagé peut s’inscrire sur une plateforme freelance. Une solide expérience professionnelle et un bon réseau sont des atouts pour travailler en tant qu’indépendant et bénéficier de la flexibilité et de la rémunération élevée conférées par ce statut.

Vous êtes freelance ?
Sécurisez votre activité grâce au portage salarial !