TMA : qu'est-ce que la tierce maintenance applicative ?

Afin de numériser leurs processus et de réaliser leur transformation digitale, les entreprises s’appuient sur un nombre croissant d’applications métiers critiques comme les ERP (Enterprise Resource Planning), les CRM (Customer Relationship Management) et les plateformes e-commerce. Pour garantir leur bon fonctionnement, une simple mise en production ne suffit pas. Ces systèmes doivent être surveillés, mis à jour, corrigés et parfois adaptés aux nouvelles exigences du marché ou aux évolutions réglementaires.

C’est là qu’intervient la TMA ou Tierce Maintenance Applicative. Souvent externalisée auprès de prestataires spécialisés, elle désigne l’ensemble des opérations de maintenance applicative confiées à un tiers. Elle s’inscrit dans une logique de continuité de service, de performance et d’optimisation des ressources internes.

Mais quels sont les bénéfices d’une tierce maintenance applicative pour une organisation ? Comment mettre en place une TMA efficace ? Freelance-Informatique vous aide à mieux comprendre ces prestations, leur périmètre et leurs avantages.

Qu’est-ce que la tierce maintenance applicative ?

TMA : la définition

La tierce maintenance applicative désigne les opérations de maintenance, de support et d’évolution d’une application confiées à un prestataire externe. Cette mission est assurée par un acteur tiers, travaillant en dehors de l’équipe interne de développement ou d’exploitation.

La TMA intervient une fois que l'application a été mise en production. Elle s'inscrit dans le cycle de vie d’un logiciel et vise à en assurer la stabilité, la sécurité, la conformité et l’évolutivité dans le temps.

La société chargée de la TMA prend en main une application existante, développée en interne ou par un tiers, et devient responsable de :

• Corriger les bugs signalés par les utilisateurs ou détectés par des logiciels de monitoring ;
• Intégrer des améliorations fonctionnelles ou techniques ;
• Maintenir la compatibilité avec les autres composants du SI (Système d’Information) ;
• Garantir la disponibilité et la performance de l'application.

La TMA ne se limite donc pas à un rôle purement curatif : elle englobe des actions préventives et évolutives, contractualisées dans un contrat de niveau de service ou SLA (Service-Level Agreement).

Les différents types de contrats de TMA

Selon les besoins de l’entreprise et la criticité des applications informatiques, plusieurs types de contrats de TMA peuvent être mis en place :

• La TMA corrective : elle consiste à résoudre les incidents et à corriger les anomalies. C’est le niveau de service de base, indispensable pour garantir la fiabilité des outils métiers ;
• La TMA préventive : elle a pour objectif d’anticiper les défaillances ou les obsolescences techniques. Elle comprend par exemple la surveillance des logs, la gestion des montées de versions ou le nettoyage de la base de données ;
• La TMA évolutive : elle permet de faire évoluer l'application en fonction des nouveaux besoins des métiers, des retours d’expérience des utilisateurs et des évolutions techniques ou réglementaires.

Un contrat de niveau de service global, incluant les trois aspects précédents, peut également être conclu entre l’entreprise et son sous-traitant. Le choix du type de TMA dépend de plusieurs facteurs, comme le caractère critique de l'application, le volume d’utilisateurs et la fréquence des évolutions. Certaines entreprises font appel à une prestation ponctuelle et d'autres externalisent à long terme tout un portefeuille applicatif.

La facturation peut elle aussi se dérouler selon plusieurs modalités :

• Au forfait, avec une somme fixe, qui peut être mensualisée ou annualisée ;
• En régie, lorsque le temps réellement dédié à la TMA est pris en charge par le client ;
• Sous forme de tickets de correction des bugs et de maintenance, facturés individuellement.

Pourquoi mettre en place une TMA ?

Externaliser la maintenance applicative présente de nombreux avantages pour les entreprises, quels que soient leur secteur d’activité et la taille de leur système d’information.

Assurer la continuité de service

La TMA permet de garantir la disponibilité permanente des applications métiers, même en cas d’incidents techniques. Le SLA conclu avec le prestataire permet à l’entreprise de bénéficier d’un temps de rétablissement défini et d’un support technique réactif. Cette prise en charge rapide est cruciale pour les outils informatiques critiques comme les CRM, les ERP, les portails web, les plateformes e-commerce et les divers logiciels internes.

En assurant une surveillance attentive, la TMA réduit le risque de panne, d’indisponibilité et de perte de données. Elle offre également la possibilité d’améliorer la qualité de l’expérience utilisateur et de limiter les interruptions dans les processus métiers.

Gagner en agilité

En externalisant tout ou partie de la maintenance, les entreprises peuvent se concentrer sur un projet à plus forte valeur ajoutée, comme le développement de nouvelles fonctionnalités ou d’une solution sur mesure.

La TMA offre également une certaine souplesse : l'entreprise peut adapter la charge de travail en fonction de ses besoins, sans avoir à recruter ou à former en interne. Cela permet notamment de répondre rapidement à un pic d'activité, à une mise à jour réglementaire ou à un besoin ponctuel de support.

En outre, en s’appuyant sur l’expertise technique du prestataire, les équipes internes montent en compétence tout en gagnant du temps sur la gestion opérationnelle.

Réduire les coûts

La TMA peut aussi être un levier d’optimisation budgétaire. En confiant la maintenance à une équipe externe spécialisée, les entreprises évitent :

• Le recrutement de profils rares et coûteux, comme les développeurs seniors maîtrisant une technologie spécifique ;
• Les coûts de formation continue ;
• La mobilisation de ressources internes sur des tâches répétitives ou peu stratégiques.

En fonction du modèle retenu, la TMA permet une maîtrise des coûts et une meilleure prévisibilité budgétaire.

Bénéficier d’un service structuré

Un contrat de TMA donne lieu à un cadre méthodologique rigoureux incluant un processus de gestion des incidents, des comités de pilotage, une documentation technique et un tableau de bord de suivi comportant des KPIs (Key Performance Indicators).

Ce cadre structurant facilite :

• La traçabilité des actions, qu’il s’agisse de tickets ou de livrables ;
• Le contrôle de la qualité de service ;
• La communication entre les équipes internes et externes ;
• La prise de décision en cas d’évolution ou de changement d’outil.

Comment mettre en place une TMA efficace ?

Mettre en place une tierce maintenance applicative ne se limite pas à signer un SLA. Pour en tirer tous les bénéfices, il est essentiel de structurer la démarche dès la phase préparatoire et d’adopter de bonnes pratiques tout au long de la collaboration avec le prestataire.

Voici les étapes clés à suivre pour mettre en place une TMA efficace :

• Analysez les besoins fonctionnels et techniques : avant de déléguer, identifiez précisément les applications concernées, leur criticité, les types d’anomalies récurrents et les services attendus ;
• Définissez une gouvernance claire : nommez un responsable en interne pour faciliter le suivi des actions et prévoyez un dispositif de pilotage (comité mensuel, KPIs, reporting) ;
• Préparez la phase de transfert de compétences : le sous-traitant doit prendre connaissance du contexte applicatif, du code source, des documentations techniques et des environnements de développement ;
• Choisissez un prestataire adapté à la complexité des applications : certaines solutions métiers ou architectures applicatives complexes nécessitent un haut niveau d’expertise. La société doit être sélectionnée en fonction de sa connaissance des technologies utilisées ;
• Assurez une collaboration continue avec les équipes internes : la TMA ne remplace pas le service IT, mais le complète. À travers des échanges réguliers et des retours d’expérience, une montée en compétence mutuelle peut être instaurée ;
• Anticipez les évolutions du SI : la TMA est un levier d’évolution continue et doit intégrer la gestion des versions, la compatibilité avec d’autres outils et l’adaptation aux nouvelles exigences métiers.

FAQ

Quelle est la différence entre TMA et infogérance ?

La TMA concerne exclusivement la maintenance des applications : correction de bugs, évolutions fonctionnelles, mises à jour, documentation, etc. Elle a pour but de garantir la performance et la pérennité des logiciels métiers. L’infogérance couvre un périmètre plus large : elle inclut la gestion de l’infrastructure informatique dans sa totalité (serveurs, réseaux, postes de travail, sécurité, etc.). La TMA agit ainsi sur les services applicatifs tandis que l’infogérance porte sur l’environnement technique.

Combien coûte une TMA ?

Le coût d’une TMA varie selon plusieurs critères comme la complexité des applications, la volumétrie des demandes, les technologies utilisées et le niveau de service attendu. La facturation peut également se dérouler sous forme de forfait, de régie ou de tickets, ce qui fait varier les prix. Le tarif d’une tierce maintenance applicative peut donc être compris entre quelques centaines et quelques milliers d’euros par mois, selon s’il s’agit de logiciels complexes nécessitant l’intervention de profils seniors.

Peut-on confier une TMA à un freelance ?

Oui, il est tout à fait possible de confier tout ou partie d’une TMA à un indépendant dans le cadre d’une mission freelance, notamment pour des applications spécifiques ou dans le cadre d’un besoin ponctuel. C’est une solution flexible et économique, souvent adoptée par les PME (Petites et Moyennes Entreprises) et les start-ups qui contactent des profils spécialisés via une plateforme freelance comme Freelance-Informatique. Pour des systèmes complexes ou un parc applicatif étendu, un prestataire TMA peut cependant s’avérer plus adapté.