Les actualités du Freelance

L'algorithme MD5 : définition, fonctionnement et limites

Publié le 29/07/2025
L'algorithme MD5 : définition, fonctionnement et limites

Longtemps considéré comme une référence en matière de hachage cryptographique, MD5 (Message Digest Algorithm 5) a marqué l’histoire de la cybersécurité. Développé en 1991, cet algorithme de hachage a été adopté par de nombreux systèmes pour assurer l’intégrité des données, notamment pour les certificats SSL (Secure Sockets Layer), les signatures numériques et les bases de données.

Malgré sa popularité, sa rapidité d’exécution, sa légèreté et sa facilité d’implémentation, MD5 est aujourd’hui considéré comme obsolète. Sa vulnérabilité aux collisions a été démontrée dès les années 2000. Cette faille majeure rend MD5 inadapté aux usages sensibles, comme le stockage de mots de passe ou la signature de certificats.

En quoi consiste MD5 ? Quels sont ses avantages et ses cas d’usage ? Quelles alternatives existent ? Freelance-Informatique vous présente cet outil historique.

Qu’est-ce que l’algorithme MD5 ?

Très populaire dans les années 1990 et 2000, MD5 permet de transformer une donnée en une empreinte numérique unique. Origine, définition, fonctionnement : voici ses caractéristiques.

Origine et définition de MD5

MD5 est un algorithme de hachage cryptographique créé par Ronald Rivest en 1991, dans le cadre de ses travaux au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Il s’inscrit dans la lignée des algorithmes MD (Message Digest), succédant à MD4, dont il corrigeait certaines faiblesses.

MD5 transforme un contenu, qu’il s’agisse d’une phrase, d’un fichier texte, d’une image ou d’un mot de passe, et le transforme en une empreinte numérique unique de 128 bits. Cette dernière est une chaîne hexadécimale d’une longueur de 32 caractères, quelle que soit la taille du contenu de départ. Aussi appelée hash ou condensat, elle est censée être unique pour chaque entrée distincte.

Le principe du hachage est simple : un même contenu donne toujours la même empreinte, mais deux contenus différents doivent aboutir à deux condensats distincts. Cette technique permet de vérifier l’intégrité d’une donnée, par exemple en contrôlant qu’un fichier téléchargé n’a pas été altéré ou corrompu, ou en comparant deux mots de passe sans les stocker en clair.

L’algorithme MD5 s’est rapidement imposé comme un standard dans les années 1990 et 2000, notamment pour les systèmes Unix, les applications web, les signatures numériques et les bases de données.

Hachage et chiffrement : deux concepts différents

Pour bien comprendre MD5, il est crucial de distinguer hachage et chiffrement, deux concepts souvent confondus, mais aux objectifs très différents :

  • Le hachage est un processus à sens unique : il transforme des informations en une empreinte unique, sans possibilité théorique de revenir à l’information d’origine. Il ne permet pas de récupérer le contenu initial ;
  • Le chiffrement est un processus réversible, comportant une clé. Il est destiné à cacher une donnée pour qu’elle soit lisible uniquement par un destinataire autorisé.

MD5 ne chiffre donc pas les informations. Il n’empêche pas leur accès, mais permet de vérifier qu’elles n’ont pas été modifiées. Il est notamment utilisé pour comparer deux empreintes : si elles sont identiques, les données d’origine le sont également, en principe.

Le fonctionnement de MD5

Le fonctionnement de MD5 repose sur un calcul mathématique et des transformations bit à bit appliquées à des blocs de données. Voici les étapes principales du processus :

  • La préparation du message : lors de la phase de remplissage, ou padding, le message d’origine est complété pour que sa taille soit un multiple de 512 bits. Ce processus ajoute une série d’octets spécifiques et une représentation binaire de la taille d’origine du message ;
  • Le découpage : le message est ensuite découpé en blocs de 512 bits ;
  • L’initialisation : 4 registres de 32 bits (A, B, C et D) sont initialisés avec des valeurs prédéfinies ;
  • La transformation : chaque bloc est traité en 64 opérations, réparties en 4 rounds. Chaque round met en œuvre des fonctions logiques (AND, OR, XOR), des décalages et des additions modulaires ;
  • La concaténation : à la fin du processus, les registres A, B, C et D sont combinés. Le résultat final a une taille de 128 bits.

Le condensat produit est déterministe, c’est-à-dire que la même entrée donne toujours la même sortie. Rapide à calculer, il est théoriquement non réversible.

Quels sont les avantages de MD5 ?

Malgré sa mise à l’écart progressive dans les systèmes critiques, l’algorithme MD5 reste apprécié pour plusieurs raisons, qui expliquent pourquoi il est encore utilisé dans certains contextes non sensibles :

  • Sa rapidité et sa légèreté : MD5 est un algorithme extrêmement rapide, même sur des machines peu puissantes. Il produit une empreinte en quelques millisecondes, quel que soit le volume de données d’entrée. Ces performances sont particulièrement utiles pour traiter un grand nombre de fichiers ou de chaînes à comparer ;
  • Sa facilité d’implémentation : ce type de hachage est présent dans la majorité des langages de programmation, comme Python, Java, PHP et JavaScript. Cela permet aux développeurs de l’intégrer au code sans surcoût technique, y compris pour des scripts simples ou des outils en ligne ;
  • Son empreinte de taille fixe : la chaîne de caractères générée par MD5 mesure toujours 128 bits, quelle que soit la taille du contenu d’origine. Cela permet de faciliter les comparaisons, le stockage et l’indexation dans des bases de données ;
  • Son utilité pour la vérification d’intégrité : dans des cas où la sécurité n’est pas l’enjeu principal, MD5 reste suffisamment fiable. Il est notamment utilisé pour comparer des fichiers après un transfert ou vérifier qu’un téléchargement s’est déroulé sans erreur ;
  • Son support universel : MD5 est mondialement reconnu. De très nombreux outils, frameworks, serveurs et plateformes l’intègrent nativement.

À quoi sert MD5 aujourd’hui ?

Bien que MD5 ne soit plus recommandé pour les usages sensibles, il reste encore fréquemment utilisé dans de multiples domaines non critiques.

La vérification de l’intégrité des fichiers

De nos jours, la fonction la plus courante de MD5 est la vérification de l’intégrité d’un fichier après un transfert ou un téléchargement. Le condensat d’un fichier reste identique tant que sa source ne change pas, quel que soit son format : texte, image, vidéo, binaire. Cela permet aux utilisateurs de vérifier que le fichier téléchargé est bien celui d’origine, sans avoir besoin de l’ouvrir ou d’en lire le contenu.

Par exemple, un internaute télécharge un document sur le site d’une entreprise. Pour garantir que le fichier n’a pas été modifié ou corrompu pendant le téléchargement, la page web affiche une empreinte MD5 correspondant au fichier d’origine.

Une fois le document téléchargé, l’internaute peut utiliser un logiciel ou un outil en ligne pour générer localement l’empreinte MD5 du fichier reçu. Si cette dernière correspond à celle fournie par le site, cela signifie que le fichier est intact et qu’il n’a subi aucune altération due à une erreur de transfert ou à une modification malveillante.

Cet usage est courant dans le cadre des environnements Linux, des plateformes de téléchargement de logiciels libres ou des outils DevOps.

Les empreintes numériques et les signatures

MD5 est également utilisé pour créer des empreintes uniques de contenus numériques, à des fins de contrôle et de comparaison rapide. C’est notamment le cas pour :

  • Comparer deux versions d’un fichier ou d’un document sans lire l’intégralité de son contenu ;
  • Identifier de manière unique un élément, comme une image, une vidéo ou un texte, dans un système de gestion de fichiers ;
  • Générer un hash de signature numérique, dans des outils anciens ou pour des usages internes, en dehors du cadre légal.

Attention : en cryptographie moderne, MD5 n’est plus utilisé pour les signatures numériques sécurisées. Aujourd’hui, on lui préfère des outils comme SHA-2 (Secure Hash Algorithm 2) ou SHA-3 pour garantir la fiabilité et la sécurité des signatures électroniques.

L’utilisation dans les bases de données

MD5 est parfois mis en place pour indexer des données, éviter les doublons ou stocker temporairement des empreintes anonymisées dans des bases de données.

Cet algorithme de hachage permet par exemple de :

  • Générer un identifiant unique à partir d’un e-mail, d’un mot de passe ou d’un contenu textuel ;
  • Créer un système de cache basé sur le contenu : si deux contenus ont la même empreinte, le recalcul du résultat n’est pas nécessaire ;
  • Détecter rapidement des fichiers en double dans une base de données ou une médiathèque.

Dans ces cas, l’objectif n’est pas de sécuriser les données, mais de les traiter efficacement. MD5 est alors un compromis acceptable, à condition qu’il ne soit pas utilisé pour stocker des informations sensibles ou critiques.

Pourquoi MD5 est-il considéré comme obsolète ?

Bien qu’il ait été l’un des algorithmes de hachage les plus utilisés, MD5 est aujourd’hui jugé obsolète pour les usages liés à la sécurité, en raison de ses vulnérabilités cryptographiques, désormais bien documentées.

Des collisions faciles à générer

Le principal défaut de MD5 réside dans sa faible résistance aux collisions. En cryptographie, une collision désigne le fait, pour deux entrées différentes, de produire la même empreinte. Or, l’un des principes fondamentaux auxquels obéit tout algorithme de hachage est la création d’un condensat unique pour chaque donnée distincte.

Dès 2004, des chercheurs ont prouvé qu’il était possible de produire de telles collisions avec MD5, en un temps raisonnable. En 2008, une équipe internationale a réussi à créer un faux certificat SSL valide en exploitant les failles de MD5. Ces démonstrations ont marqué un tournant, poussant la communauté à abandonner cet algorithme pour tous les usages sensibles.

Une faible résistance face aux attaques

Au fil du temps, la puissance de calcul disponible a considérablement augmenté. Si forcer une collision était autrefois théoriquement possible, cela est désormais accessible à un attaquant disposant d’outils standards.

MD5 est donc vulnérable aux attaques par force brute, aux attaques de préimage, qui consistent à retrouver une donnée à partir de son hash, ainsi qu’aux attaques par collision, ce qui le rend inadapté pour des fonctions comme :

  • Le hachage de mots de passe ;
  • La signature de certificats numériques ;
  • Le stockage sécurisé de données critiques.

Les recommandations officielles

Les autorités de cybersécurité déconseillent l’usage de MD5 depuis plusieurs années. Le NIST (National Institute of Standards and Technology) américain, l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information) en France, et bien d'autres organismes recommandent des solutions plus sûres comme SHA-256 ou SHA-3.

En somme, si MD5 peut encore rendre service pour des usages non critiques, il ne doit plus être utilisé dans un contexte sécurisé par les métiers de la programmation. Son faible niveau de protection expose les systèmes d’information à des risques réels de contournement ou d’usurpation.

Quelles sont les alternatives à MD5 ?

Face aux failles de sécurité de MD5, la communauté cryptographique et les institutions spécialisées recommandent de se tourner vers des solutions de hachage plus robustes. Ces alternatives offrent une meilleure résistance aux collisions, aux attaques par force brute et aux tentatives de rétro-ingénierie.

Parmi les principales solutions utilisées en remplacement de MD5, on compte :

  • SHA-2 : cette famille d’algorithmes a été conçue par la NSA (National Security Agency) aux États-Unis et publiée par le NIST en 2001. Elle comprend plusieurs variantes, dont SHA-224, SHA-256, SHA-384 et SHA-512, selon la taille de la sortie souhaitée. SHA-256 est l’un des standards les plus utilisés actuellement. Très robuste face aux collisions et facile à implémenter, SHA-2 est largement utilisé dans le domaine de la cybersécurité ;
  • SHA-3 : cette nouvelle famille d'algorithmes a été créée en 2015. Elle repose sur des fondations cryptographiques différentes, ce qui en fait une alternative à SHA-2 ou un complément dans les systèmes critiques. Peu répandu par rapport à son prédécesseur, SHA-3 est de plus en plus adopté dans les domaines sensibles comme la finance, la défense ou la santé ;
  • Bcrypt : cette solution est spécifiquement pensée pour le hachage sécurisé des mots de passe. Elle ralentit volontairement le calcul du condensat, ce qui complique les attaques massives. Supportée par la majorité des frameworks web modernes comme Node.js, elle constitue l’une des meilleures pratiques en matière de sécurité des mots de passe côté serveur.

Argon2, PBKDF2 et Blake3 sont également des solutions populaires, qui se démocratisent pour la sécurisation des mots de passe et la conception de systèmes de chiffrement.

FAQ sur MD5

MD5 chiffre-t-il les données ?

Non, MD5 ne chiffre pas les données. Il s'agit d'un algorithme de hachage, qui transforme une information en une empreinte numérique fixe de 128 bits. Contrairement au chiffrement, ce processus est non réversible : il est, en théorie, impossible de retrouver la donnée d'origine à partir du condensat. MD5 est utilisé pour vérifier l’intégrité d’un fichier, mais pas pour protéger son contenu.

Peut-on encore utiliser MD5 pour des fichiers non sensibles ?

Oui, MD5 peut encore être utilisé pour des usages non sensibles, comme la vérification de l’intégrité de fichiers publics, lorsqu’aucune donnée confidentielle ou critique n’est en jeu. Cet algorithme reste utile pour détecter des erreurs de téléchargement, mais ne doit pas être utilisé pour le stockage de mots de passe, les certificats SSL ou toute application soumise à des exigences de sécurité.

Quelles alternatives à MD5 recommander en tant que freelance ?

En tant que freelance, vous pouvez privilégier SHA-256 pour la vérification d’intégrité et les signatures électroniques, ainsi que Bcrypt ou Argon2 pour le hachage des mots de passe. Ces solutions sont robustes et conformes aux bonnes pratiques de cybersécurité. Leur mise en place peut être demandée dans le cadre d’une mission freelance. Sur une plateforme freelance, mettre en avant votre maîtrise de ces technologies peut faire la différence face à d’autres profils, en valorisant votre capacité à sécuriser les données sensibles de vos clients.

Vous êtes freelance ?
Sécurisez votre activité grâce au portage salarial !