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Story mapping : une méthode visuelle pour vos projets IT

Publié le 26/11/2025
Story mapping : une méthode visuelle pour vos projets IT

Aligner les fonctionnalités développées avec les besoins réels des utilisateurs : c’est l’objet du story mapping, aussi appelé user story mapping. Pour rentabiliser les projets et réduire le Time To Market, les équipes doivent structurer, prioriser et planifier les développements, en respectant les contraintes établies par la maîtrise d'œuvre. Les outils de pilotage visuel comme le story mapping permettent de replacer l’expérience utilisateur au cœur du processus de conception, tout en gardant une vision claire des objectifs à atteindre.

Popularisée par Jeff Patton, cette méthode de gestion de projet agile aide les équipes à organiser les fonctionnalités d’un projet selon deux axes : le parcours utilisateur et le degré de priorité. Contrairement à un backlog classique linéaire et peu lisible, la story map offre une représentation visuelle structurée qui favorise la collaboration entre les différents acteurs du projet.

Qu’est-ce que le story mapping ? À quoi sert-il ? Quels sont ses composants ? Comment le construire efficacement ? Freelance-Informatique vous guide pour comprendre cet outil et ses bénéfices pour vos projets informatiques.

Qu’est-ce que le story mapping ?

Le story mapping, ou carte des récits utilisateurs, est une technique de gestion de projet agile qui permet de visualiser l’ensemble des fonctionnalités d’un produit ou d’une application à travers le prisme de l’expérience utilisateur. Elle consiste à organiser les user stories, ou récits utilisateurs, de façon structurée et lisible, en les plaçant sur un axe horizontal représentant le parcours utilisateur, et un axe vertical illustrant leur niveau de priorité ou de complexité.

Une user story est une description simple, concise et centrée sur l’utilisateur d’une fonctionnalité à développer. Utilisée dans les méthodes agiles, elle permet de formaliser les besoins métiers sans entrer dans les détails techniques. Son objectif est de décrire ce que l’utilisateur veut faire avec le produit, pourquoi il veut le faire et quelle valeur cela lui apporte.

Le story mapping a été développé par Jeff Patton pour répondre à une problématique fréquente dans les projets : la difficulté à garder une vision globale tout en avançant de manière itérative avec une méthode agile de type Scrum.

À l’inverse d’un backlog classique, utilisé par le Product Owner pour lister les fonctionnalités à instaurer aux développeurs, le story mapping permet de raconter l’histoire complète de l’utilisateur interagissant avec le produit, tout en organisant les développements selon leur valeur métier. Socle commun du processus de développement, il assure à la fois la planification et la priorisation des tâches.

Quel est le but du story mapping ?

Le story mapping est une méthode visuelle et collaborative qui donne du sens au développement d’un produit. Ses objectifs principaux sont les suivants :

  • Visualiser le parcours utilisateur : le story mapping repose sur les user stories, organisées selon le parcours réel de l’utilisateur, aussi appelé user journey. L’équipe projet peut ainsi concevoir un produit centré sur l’UX, en comprenant mieux les attentes de l’internaute, ses besoins et les points de friction qu’il rencontre ;
  • Prioriser les tâches : en disposant les fonctionnalités sous forme de carte, on distingue rapidement celles qui sont essentielles de celles qui peuvent être reportées. Cette approche hiérarchisée aide à prendre des décisions éclairées sur ce qui doit être développé en priorité pour aboutir à une première version fonctionnelle, en fonction des contraintes imposées par le client ;
  • Mieux structurer les sprints : le story mapping découpe le flux de travail en lots cohérents pour planifier les itérations. Chaque version du produit peut ainsi répondre à un objectif clair, avec des fonctionnalités regroupées par livrable. Les sprints agiles sont structurés en fonction de la valeur apportée et non du temps disponible ;
  • Impliquer toutes les parties prenantes : le story mapping est avant tout un outil collaboratif, utilisé lors d’ateliers regroupant les différents acteurs d’un projet, comme le Product Owner, les développeurs, les UX designers, les testeurs, mais aussi les clients, les utilisateurs et les représentants métiers sans connaissances informatiques. En construisant conjointement la carte, l’équipe obtient une vision partagée du produit, des objectifs à atteindre et des fonctionnalités à livrer en priorité.

Quels sont les éléments clés du story mapping ?

Le story mapping repose sur une structure claire et hiérarchisée, dont voici les éléments essentiels.

La connaissance de l’utilisateur

Avant de construire la story map, il est indispensable d’apprendre à connaître les utilisateurs cibles, notamment à l’aide d’ateliers à thèmes organisés pour échanger avec les usagers finaux de l’application développée. À l’aide de ces échanges, des personas sont constitués : il s’agit de profils fictifs, mais réalistes, représentant un segment d’utilisateurs.

Le persona décrit leurs objectifs, leurs frustrations, leur comportement digital et leurs attentes vis-à-vis des produits numériques. Sa création permet d’éviter les généralisations et de s’assurer que l’user journey s’appuie sur des usages réels.

Les activités de l’utilisateur ou epics

Situées sur l’axe horizontal de la story map, les étapes représentent les grandes activités réalisées par l’utilisateur dans le cadre de son interaction avec l’application. En pratique, il s’agit par exemple de créer un compte, de passer une commande ou de gérer son profil.

Ces étapes correspondent aux epics dans le vocabulaire de l’informatique agile. Un epic est un ensemble cohérent de fonctionnalités regroupées autour d’un même objectif utilisateur. Chaque epic est découpé en user stories plus détaillées.

Les tâches utilisateurs ou user stories

Sous chaque activité ou epic, on trouve les user stories, qui décrivent des actions précises que l’utilisateur doit pouvoir réaliser, comme saisir son adresse e-mail, choisir un mode de livraison ou modifier son mot de passe.

Rédigées du point de vue de l’utilisateur final, ces stories mènent à la définition des fonctionnalités à implémenter pour répondre à ses besoins concrets. Chaque story peut être développée indépendamment par l’équipe IT.

Les priorités

La story map est un tableau organisé selon deux axes complémentaires :

  • L’axe vertical organise les user stories par niveau de priorité, avec les éléments indispensables à une première version fonctionnelle sur la partie haute et les fonctionnalités secondaires ou futures sur la partie basse ;
  • L’axe horizontal représente le parcours utilisateur du début à la fin, segmenté en epics ou étapes majeures.

Cette priorisation des tâches est cruciale pour planifier les sprints, gérer les ressources et livrer rapidement un MVP (Minimum Viable Product). Elle permet au Product Owner d’organiser le flux de travail en tenant compte des objectifs métiers, des délais et de la complexité technique des tâches.

Les 5 étapes pour créer une story map

Voici la marche à suivre pour concevoir une story map étape par étape :

  1. Définissez les personas et les objectifs utilisateurs : avant toute chose, identifiez les profils types de vos utilisateurs. Formulez ensuite un ou plusieurs objectifs que l'internaute souhaite atteindre en interagissant avec votre produit ;
  2. Identifiez les activités principales : une fois les objectifs définis, cartographiez les grandes étapes du parcours utilisateur nécessaires pour les atteindre. Elles représentent les macro-fonctionnalités ou les blocs fonctionnels majeurs du produit ;
  3. Détaillez les user stories sous chaque epic : sous chaque epic, listez les tâches concrètes que l’utilisateur devra accomplir. Ce sont les user stories, rédigées du point de vue de l’utilisateur, qui découpent les epics en actions précises, testables et planifiables ;
  4. Priorisez les fonctionnalités : organisez les user stories de haut en bas sous chaque epic, en fonction de leur valeur métier et de leur urgence fonctionnelle. Cette hiérarchisation sert à identifier le socle indispensable, livré lors du premier déploiement. Les éléments moins prioritaires seront intégrés lors de sprints ultérieurs ;
  5. Planifiez les livraisons au cours des sprints : grâce à l’axe horizontal, vous pouvez organiser la création des user stories dans le temps, selon leur ordre d’implémentation. Chaque ligne correspond à un sprint ou à une livraison, facilitant le découpage du projet en cycles de développement courts, itératifs et incrémentaux.

FAQ sur le story mapping

Quels outils utiliser pour faire du story mapping ?

Plusieurs outils numériques offrent la possibilité de créer des story maps de manière collaborative à l’aide d’un modèle prédéfini. Parmi les plus utilisés, on trouve Miro, MURAL, Lucidspark et StoriesOnBoard. Ces solutions proposent une visualisation simple et interactive des étapes, des user stories et des priorités. Elles sont adaptées à l’animation d’ateliers.

Le story mapping est-il adapté à tous les projets informatiques ?

Oui, le story mapping peut s’adapter à la plupart des projets informatiques, qu’il s’agisse de développement d’applications ou de logiciels, de refonte de sites web ou de mise en place de solutions SaaS (Software as a Service). Il est particulièrement utile dans une démarche agile ou centrée utilisateur. Cependant, pour des projets très techniques ou sans interaction directe avec l’utilisateur, d’autres outils de planification peuvent être plus appropriés comme le diagramme de Gantt ou la méthode WBS (Work Breakdown Structure).

Un freelance peut-il animer un atelier de story mapping ?


Oui, un indépendant spécialisé en gestion de projet agile, UX ou product management peut animer un atelier de story mapping. Dans le cadre d’une mission freelance, il apporte un regard extérieur et structure les échanges entre les parties prenantes. Cette approche est très efficace pour les petites équipes ou les start-ups qui ne disposent pas d’un Product Owner en interne. Elles peuvent externaliser cette fonction en contactant un expert sur une plateforme freelance.

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