
Les ESN (Entreprises de Services Numériques) représentent 50 % du marché digital français, avec un chiffre d’affaires de 3,54 milliards d’euros en 2024 selon Heptasys. Ces structures permettent aux organisations de disposer rapidement de compétences informatiques spécialisées, sans pour autant recruter en interne.
Historiquement appelées SSII (Société de Services en Ingénierie Informatique), les ESN ont évolué pour répondre à des besoins toujours plus variés, afin d’accompagner les sociétés dans leur transition numérique. La gestion de projet, le développement web et logiciel, la cybersécurité, le cloud computing ou encore la maintenance applicative font notamment partie de leurs domaines d'expertise.
Mais qu’entend-on exactement par ESN ? À qui s’adressent ces entreprises ? Comment fonctionnent-elles et pourquoi faire appel à elles ? Freelance-Informatique vous présente ces sociétés de services qui occupent une place prépondérante dans l’écosystème IT !
Face à la complexification des systèmes d’information et à la pénurie de profils IT, les ESN jouent un rôle clé dans l’écosystème digital. Elles donnent la possibilité aux organisations d’externaliser tout ou partie de leurs besoins informatiques, de manière agile et évolutive.
ESN est l’acronyme d’Entreprise de Services du Numérique. Ce terme, utilisé depuis 2013, a remplacé l’appellation historique de SSII, pour Société de Services en Ingénierie Informatique, devenue trop restrictive face à l’évolution du secteur.
Une ESN est une société spécialisée dans les prestations informatiques externalisées. Elle met à disposition de ses clients des compétences techniques, des équipes projets ou des solutions digitales clés en main, selon différents modes de collaboration : régie, forfait, TMA (Tierce Maintenance Applicative), etc.
Son objectif principal est d’accompagner les entreprises dans la conception, le développement, la maintenance ou la transformation de leur SI (Système d'Information).
Le cœur de métier d’une ESN repose sur l’externalisation de ressources informatiques. Elle recrute des profils variés, tels que des développeurs, des chefs de projet, des architectes réseaux, des DevOps, des Data Engineers ou des experts en cybersécurité, qu’elle missionne ensuite chez ses clients. Les consultants peuvent travailler directement dans les locaux du client, ce qu’on appelle le mode régie, ou réaliser des projets à distance dans le cadre d’un forfait ou d’une TMA (Tierce Maintenance Applicative).
L’ESN prend en charge la gestion RH (Ressources Humaines), contractuelle, administrative et parfois même technique du personnel, ce qui permet à ses clients de bénéficier d’un appui opérationnel sans engager de recrutement interne. Elle agit ainsi comme un intermédiaire entre l’entreprise et les experts IT.
Les ESN interviennent dans presque tous les secteurs d’activité : banque, assurance, industrie, énergie, santé, grande distribution, transports ou encore services publics. En 2025, maintenir ou faire évoluer un système d’information est une nécessité pour les entreprises : selon Terros, 98 % des organisations mènent une politique de transformation numérique.
Les grands groupes et les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) ont recours aux ESN pour renforcer leurs équipes internes, tandis que les PME (Petites et Moyennes Entreprises) et les start-ups les sollicitent pour des projets ponctuels ou pour externaliser certaines expertises qu’elles ne possèdent pas en interne.
Parmi les clients des ESN, on retrouve aussi bien des DSI (Directions des Systèmes d’Information) souhaitant renforcer leurs capacités techniques, que des équipes métiers, dédiées au marketing, à la production ou aux finances, nécessitant un accompagnement IT sur mesure.
Au croisement du conseil, du recrutement et de l’IT, les ESN reposent sur un modèle économique spécifique : elles salarient ou missionnent des consultants qu’elles déploient chez leurs clients pour répondre à des besoins techniques précis.
Le modèle économique d’une ESN repose sur la facturation de prestations intellectuelles. Elle embauche des experts IT, en CDI (Contrat à Durée Indéterminée), CDD (Contrat à Durée Déterminée) ou en portage salarial, et les missionne chez ses clients.
L’ESN réalise une marge entre le coût de ses ressources internes, liées au salaire des collaborateurs et aux diverses charges de l’entreprise, et le tarif facturé au client.
Les deux principaux modes de collaboration sont :
Il existe aussi d’autres types de prestations :
Les consultants sont les maillons opérationnels de l’activité. Salariés de l’ESN ou freelances encadrés par un contrat de prestation, ils interviennent lors de missions variées : développement, administration système, cybersécurité, gestion de projet, analyse de données, réseau, cloud, etc.
Ils peuvent :
Les consultants sont suivis par des responsables RH ou des managers de mission de l’ESN, qui assurent le lien avec le client, accompagnent leur montée en compétence et gèrent les aspects contractuels et administratifs.
La relation commerciale entre une ESN et son client repose sur la capacité à répondre rapidement aux besoins tout en fournissant un ou plusieurs profils spécialisés. Le cycle de vente d’une prestation inclut généralement :
Les ESN jouent aujourd’hui un rôle clé dans la réussite des projets informatiques : leur modèle flexible et leur grande variété de profils permettent de répondre à des besoins variés, quels que soient les secteurs d’activités ciblés, de manière ponctuelle ou récurrente.
Une entreprise peut se tourner vers une ESN pour :
Dans le paysage des prestations IT, plusieurs options coexistent. Les ESN, les freelances et les cabinets de conseil répondent à un besoin similaire : procurer des compétences externes lors de projets numériques. Pourtant, leurs modes de fonctionnement, leurs niveaux d’accompagnement et leurs positionnements stratégiques sont très différents.
Une ESN fournit des consultants dans le cadre d’un contrat tripartite. Le consultant est un salarié de l’ESN, qui facture la prestation à l’entreprise cliente.
Ce modèle se distingue par :
Le client bénéficie ainsi d’une souplesse opérationnelle et d’un accompagnement structuré, sans avoir à gérer le volet RH.
Un freelance est un indépendant qui propose directement ses compétences aux entreprises, généralement par l’intermédiaire d’un contrat de prestation ou via une plateforme freelance. Il n’est pas salarié, mais possède sa propre structure juridique et facture ses prestations à ses clients, sous forme de TJM ou de forfait.
Faire appel à un freelance possède plusieurs atouts :
Cependant, travailler avec un indépendant dans le cadre d’une mission freelance demande à l’entreprise davantage d’implication dans la gestion du projet, de la relation contractuelle, de la supervision et du suivi. Ce type de prestation nécessite également une évaluation rigoureuse des compétences et de la fiabilité du prestataire avant de conclure un contrat avec lui.
Un cabinet de conseil intervient souvent à un niveau plus stratégique qu’une ESN ou un freelance. Il peut apporter son expertise lors :
Les consultants des cabinets de conseil ont souvent des profils expérimentés avec une forte composante méthodologique et sectorielle. Ils apportent une vision globale, indépendante et outillée, parfois à travers des livrables stratégiques comme un rétroplanning ou un benchmark, alors que l’ESN et le freelance adoptent une approche plus opérationnelle.
Les ESN sont une porte d’entrée privilégiée par les étudiants en fin de cursus et les professionnels en reconversion vers les métiers de l’IT. Grâce à leur modèle fondé sur la délégation de compétences, elles offrent rapidement des missions concrètes, variées et responsabilisantes, souvent chez des grands comptes.
Ce type de structure donne donc la possibilité aux consultants juniors de monter en compétence, d’explorer différents secteurs d’activité et d’acquérir une expérience opérationnelle solide. Certaines ESN proposent également des parcours de formation continue, facilitant l’apprentissage des outils, des langages et des méthodologies les plus recherchés du marché.
En rejoignant une ESN, le consultant bénéficie d’un cadre professionnel sécurisé, incluant un statut salarié, un suivi managérial et des processus RH précis, ce qui lui procure la stabilité de l’emploi et lui permet de bénéficier du chômage en cas de licenciement ou de fin de contrat.
Toutefois, ce cadre peut aussi être perçu comme rigide : les missions ne sont pas toujours choisies par le collaborateur, les affectations peuvent être longues et exigent parfois une mobilité géographique. Le rythme des projets imposé par le client peut également générer du stress ou une perte de motivation. En outre, les perspectives de revenus sont moins intéressantes qu’en freelance.
Travailler en ESN n’entraîne pas nécessairement la réalisation de missions chez le client. Au fil des prestations, un consultant IT peut évoluer vers des fonctions de chef de projet ou de manager.
Certaines ESN offrent aussi des passerelles vers les fonctions commerciales ou RH, selon les appétences du collaborateur. Par ailleurs, la diversité des environnements et des technologies rencontrés permet de construire un CV solide et différenciant, ouvrant à terme les portes de l’entrepreneuriat ou d’un poste en interne chez un client.
Un prestataire ESN est une société spécialisée dans les services informatiques, qui met à disposition de ses clients des experts IT pour des missions ponctuelles ou longues. Cette société peut intervenir dans le cadre de la conception d’un produit digital, comme un site ou une application, de la maintenance des systèmes, de la gestion de projets informatiques ou encore d’interventions liées à la data ou à la cybersécurité. L’ESN recrute des profils techniques et les missionne en régie ou en forfait, selon les besoins de l’entreprise cliente.
SSII et ESN sont deux termes qui désignent le même type de structure. L’appellation SSII, pour Société de Services en Ingénierie Informatique, est toutefois obsolète. Le sigle ESN, ou Entreprise de Services du Numérique, est venu élargir cette notion pour refléter la transformation digitale des métiers de l’IT. Là où la SSII évoquait principalement l’ingénierie technique, l’ESN englobe désormais le conseil, le développement, le cloud, la cybersécurité ou la data. Le changement de nom reflète donc l’évolution des services proposés et du positionnement stratégique dans les entreprises clientes.
Parmi les ESN les plus réputées en France, on trouve des acteurs de dimension internationale comme Capgemini, Sopra Steria, Atos, CGI, Alten ou Accenture. Ces entreprises recrutent chaque année des milliers de consultants et sont partenaires de grands comptes et d’organisations publiques. Certaines ESN sont généralistes, d’autres se concentrent sur un secteur, tel que la banque ou l’industrie, ou bien sur un domaine technologique comme la data, le DevOps ou la cybersécurité.