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Business Intelligence : c'est quoi ? Comment en tirer parti ?

Publié le 28/08/2025
Business Intelligence : c'est quoi ? Comment en tirer parti ?

Données de vente, retours clients, trafic sur son site web, réaction sur les réseaux sociaux : les entreprises génèrent un volume colossal d’informations chaque jour, une source de valeur infinie pour guider leurs décisions stratégiques. Mais encore faut-il savoir l’exploiter.

C’est là qu’intervient la Business Intelligence (BI). Cette discipline conjugue technologie, analyse de données et visualisation graphique dans le but de permettre aux entreprises de prendre des décisions éclairées, étant basées sur des données réelles.

Qu’est-ce que la Business Intelligence ? À quoi sert-elle ? Quels outils mobilise-t-elle et comment l’intégrer dans une stratégie d’entreprise ? Freelance-Informatique vous dit tout sur cette technologie.

La Business Intelligence : c’est quoi ?

La Business Intelligence, ou informatique décisionnelle, a pour définition l’ensemble des outils, technologies et pratiques permettant de collecter, traiter et analyser les données d’une entreprise. L’objectif ? Transformer des données brutes en informations lisibles et exploitables, dites en anglais “insights”, pour faciliter la prise de décision.

Concrètement, la BI aide les entreprises à mieux comprendre leur fonctionnement, à anticiper les tendances, à repérer les leviers de croissance et à agir en s’appuyant sur des indicateurs fiables, issus de leurs propres données.

On parle aussi d’intelligence des données ou encore de systèmes décisionnels pour désigner ce domaine en constante évolution, étroitement lié aux enjeux du Big Data, du cloud et de l’analyse prédictive.

Un bref historique de la BI

Le terme “Business Intelligence” est apparu pour la première fois en 1958, sous la plume de Hans Peter Luhn, chercheur chez IBM, multinationale américaine de logiciels. Il l’utilise alors pour désigner un processus permettant de transmettre l’information la plus pertinente au bon moment, à la bonne personne.

À l’époque, il ne s’agissait que d’un concept. Ce n’est qu’à partir des années 1980, avec le développement des systèmes d’information et l’explosion des bases de données relationnelles, que la BI prend une forme concrète dans sa définition actuelle.

Elle évolue ensuite au fil des décennies, jusqu’à devenir aujourd’hui un levier incontournable dans la stratégie des entreprises, tous secteurs d’activité confondus.

Les objectifs fondamentaux de la BI

La Business Intelligence poursuit trois grands objectifs, qui s’appliquent à toutes les structures, de la PME (Petite ou Moyenne Entreprise) à la multinationale.

1. Fournir des informations exploitables

La BI organise les données dispersées dans l’entreprise (factures, ventes, tickets SAV - Service Après Vente, trafic web, etc.) pour les convertir en tableaux de bord clairs, graphiques ou rapports. Ces insights permettent aux équipes de comprendre rapidement ce qu‘il se passe, aussi bien au sein de leurs services respectifs que dans les autres, et d'agir en connaissance de cause.

2. Améliorer la prise de décision

En s’appuyant sur des données factuelles, la BI réduit les décisions prises “à l’instinct”. Elle permet de comparer les performances passées, d’évaluer les écarts, de tester des hypothèses, etc. C’est donc un outil de pilotage stratégique pour les dirigeants, comme pour les managers opérationnels.

3. Optimiser les performances globales

Une entreprise qui mesure mieux, s’améliore plus vite. Les insights fournis par la BI permettent de repérer les blocages, d’identifier les opportunités de croissance ou encore de mieux anticiper les besoins du marché. Elle permet de gagner du temps, d’économiser des ressources et d’améliorer la satisfaction client.

 

Comment la Business Intelligence sert les intérêts d’une entreprise ? Exemples concrets

En analysant les informations collectées, les entreprises peuvent orienter leurs décisions avec plus de précision, corriger plus vite les écarts et améliorer leur efficacité globale. Voici comment cela se traduit concrètement dans différents domaines.

La BI dans la finance

Un service financier peut suivre l’évolution du chiffre d’affaires mensuel, la marge nette par produit ou le délai moyen de paiement des clients. Si un pic de retards de paiement est détecté, cela peut conduire à revoir les conditions de crédit ou à renforcer les relances clients avant échéance. Résultat ? Une trésorerie en bonne santé et moins de factures impayées.

La BI dans le retail ou le commerce de détail

Un responsable d’une chaîne de magasins observe que les ventes d’un produit chutent dans une région, alors qu’elles augmentent ailleurs. Grâce aux tableaux de bord BI et aux insights obtenus, il réajuste la répartition des marchandises, évite une rupture de stock prolongée et relance les ventes.

La BI au service des ressources humaines (RH)

Une entreprise constate un turnover élevé dans un département. En croisant les données RH (ancienneté, postes, résultats d’évaluations, arrêts maladie), elle repère un problème de charge de travail. Elle ajuste l’organisation interne, forme les managers et, afin de limiter la pression sur les équipes, fait appel à une solution TaaS (Talent as a Service) pour renforcer temporairement ses effectifs avec des profils expérimentés.

La BI dans le transport et la logistique

Une société de livraison suit les retards de colis par zone géographique. En analysant les causes (trafic, météo, erreurs de tri), elle revoit ses circuits ou change de prestataire localement, ce qui augmente son taux de livraison à l’heure et la satisfaction de ses clients.

La BI en marketing

Une marque suit les taux de clics et de conversion de ses campagnes de publicité par segment de clients. Elle remarque que les moins de 30 ans réagissent mieux aux offres personnalisées via SMS. Elle adapte ses canaux de communication et augmente son taux de conversion sur cette cible.

La BI dans le domaine de la santé

Dans un hôpital, la BI permet de suivre le taux d’occupation des lits, les durées moyennes de séjour ou les réadmissions précoces. En identifiant les services sous tension, la direction peut ajuster les ressources humaines ou anticiper les admissions, pour mieux gérer les flux de patients et améliorer la qualité des soins.

Les données : la matière première de la Business Intelligence

Sans données, il n’y a pas de Business Intelligence. Leur volume, leur diversité et leur qualité conditionnent la pertinence des analyses. Il devient alors indispensable de savoir identifier les bonnes sources et comprendre la nature des données disponibles.

Les différents types de données

La BI traite trois grandes catégories de données : structurées, semi-structurées et non-structurées.

Les données structurées

Organisées dans des tableaux, elles sont faciles à lire par les machines. Elles comprennent, par exemple, les données de vente, les fiches clients ou encore les relevés de transactions bancaires.

Les données semi-structurées

Ces informations bénéficient d’une organisation partielle, souvent au format XML ou JSON - langages de balisage utilisés pour structurer des données de manière hiérarchique, pour le premier, sous forme de paires clé-valeur pour le second.

Dans cette catégorie, il y a par exemple, les formulaires en ligne, les e-mails avec balises ou les logs de navigation - fichiers générés automatiquement par un site web ou une application, contenant des traces d’activité des utilisateurs (pages visitées, heures de connexion, durée des sessions, clics, erreurs rencontrées, etc.).

Les données non-structurées

Comme leur nom l’indique, elles n’ont pas de format prédéfini et nécessitent des outils spécifiques pour être analysées, à l’image des avis clients, des réactions sur les réseaux sociaux et des documents PDF.

La combinaison de ces trois types d’informations permet d’obtenir une vision plus fine des comportements, des tendances et des points d’amélioration.

Les principales sources de données

Pour nourrir la Business Intelligence, les entreprises mobilisent à la fois des sources internes et externes.

Les sources de données internes

Les entreprises disposent déjà de nombreuses données exploitables issues de leurs propres systèmes d’information, un socle précieux pour la Business Intelligence :

  • ERP (Enterprise Resource Planning) ou PGI (Progiciel de Gestion Intégré) en français : ces logiciels permettent de centraliser la gestion comptable, les commandes, les processus de production ou encore la gestion des stocks. Ils offrent une vue transversale des opérations de l’entreprise et offrent une extraction de nombreuses données structurées ;
  • GPAO (Gestion de la Production Assistée par Ordinateur) : logiciel qui permet de planifier, de suivre et d’optimiser l’ensemble du processus de production industrielle (ordonnancement, stocks, commandes, ressources…) ;
  • GMAO (Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur) : outil informatique dédié à la gestion des opérations de maintenance prédictive, préventive et corrective des équipements et infrastructures ;
  • CRM((Customer Relationship Management)) : logiciel de gestion de la relation client c’est un système d’information, il regroupe les coordonnées des clients, les historiques d’achat, les préférences, les réclamations, les taux de fidélité : autant d’informations utiles pour analyser le comportement des clients et personnaliser les actions marketing ;
  • Bases de données SQL : utilisées dans de nombreux services (RH, logistique, commercial, etc.), elles permettent de stocker des informations structurées comme des catalogues produits, des plannings ou des fichiers des employés. Elles constituent un gisement de données souvent sous-exploité.

Les sources externes

En complément des données internes, la Business Intelligence s’appuie sur des sources extérieures pour enrichir les analyses et mieux comprendre l’environnement de l’entreprise :

  • L’Open data : il s’agit de données publiques librement accessibles, souvent fournies par des institutions (INSEE, Banque mondiale, collectivités locales, etc.). Elles peuvent inclure des statistiques démographiques, économiques ou environnementales, utiles pour mieux cerner un marché ou anticiper les évolutions réglementaires ;
  • Les réseaux sociaux : les avis clients, les commentaires, les hashtags ou encore le partage de publications offrent un aperçu en temps réel des tendances de consommation, de la notoriété d’une marque et de la satisfaction client. Ces données non-structurées, bien exploitées, peuvent guider les choix stratégiques d’une marque ;
  • Données de partenaires : les fournisseurs, transporteurs, plateformes de e-commerce ou comparateurs transmettent parfois des données utiles sur les délais, les coûts, les volumes ou les préférences des utilisateurs. Intégrées aux systèmes internes, ces données renforcent la pertinence des analyses et des prévisions.

À noter : croiser ces sources permet d’obtenir des analyses plus riches, évitant les angles morts dans la prise de décision.

 

Quels sont les outils et technologies de la Business Intelligence ?

Parmi les solutions de la Business Intelligence les plus utilisées figurent les suites logicielles spécialisées comme Microsoft Power BI, SAP BusinessObjects, Qlik ou encore Tableau. Ces plateformes permettent de connecter plusieurs sources de données, de les transformer en indicateurs visuels et interactifs et d’automatiser la diffusion de rapports stratégiques. Leur point fort réside dans leur capacité à rendre lisible l’information, même pour des profils non-techniques.

En parallèle, de nombreux outils open source offrent des alternatives plus flexibles et économiques. Metabase ou Apache Superset, par exemple, permettent de créer des tableaux de bord personnalisés en toute autonomie. KNIME, quant à lui, est reconnu pour sa capacité à orchestrer des flux de données complexes et à intégrer des traitements avancés, notamment en matière de data science.

Autour de ces solutions, l’immortel Excel reste un support universel pour l’analyse exploratoire ou le traitement de jeux de données à petite échelle. Google Analytics, de son côté, fournit des informations précieuses sur le comportement des utilisateurs en ligne.

Pour aller plus loin dans l’automatisation ou pour réaliser des prévisions, des outils comme les tableaux de bord intelligents ou l’intelligence artificielle permettent de modéliser les données, de croiser des sources variées et d’exécuter des calculs avancés.

Enfin, grâce à l’IA (Intelligence Artificielle) et au machine learning, il devient possible de détecter automatiquement des tendances, de prédire des comportements ou d’identifier des corrélations invisibles à l’œil humain. Ces technologies offrent ainsi une nouvelle dimension à l’analyse des données : plus proactive, plus fine et mieux intégrée aux processus décisionnels.

Mettre en place une stratégie Business Intelligence : 4 étapes fondamentales

Mettre en place une stratégie de Business Intelligence demande méthode et cohérence. L’objectif : transformer la donnée brute en information utile, des insights accessibles et exploitables par les équipes au quotidien.

1. Définir les besoins métiers

La première étape consiste à cerner les enjeux concrets :

  • Quels process, services ou postes gagneraient à être optimisés ? ;
  • Quelles décisions manquent de visibilité ? ;
  • Quels sont les principaux enjeux ou défis à relever ?

À partir de là, il devient possible de choisir les bons indicateurs de performance, dits KPI (Key Performance Indicators) en anglais, pour suivre les avancées.

2. Choisir les bons outils BI

Le choix des solutions dépend du budget disponible, de la maturité digitale de l’entreprise et des usages attendus (reporting simple, visualisation dynamique, analyses prédictives, etc.). Il est essentiel d’opter pour un outil évolutif, adapté au système informatique existant, autant que possible.

3. Structurer les sources de données

Un audit permet d’identifier les informations utiles à collecter, leur qualité et leur accessibilité. La mise en place de règles de gouvernance des données, souvent sous la responsabilité d’un manager des systèmes d'information, garantit leur fiabilité, leur sécurité de transmission et leur traçabilité.

4. Déployer et accompagner le changement

Le succès d’une stratégie Business Intelligence repose sur l’adhésion des utilisateurs. Cela passe par des formations ciblées, un accompagnement dans la prise en main des outils et un suivi régulier pour ajuster les pratiques en fonction des résultats.

Les métiers de la Business Intelligence : des profils en pleine mutation

Les experts de la BI, parmi les plus recherchés sur les plateformes freelance, notamment par les ESN (Entreprises de Services Numériques), travaillent en lien avec chaque utilisateur métier :

  • Le data analyst est chargé d’analyser les données, de produire des rapports et des tableaux de bord interactifs ;
  • Le data engineer conçoit les data warehouses (entrepôts de données), orchestre l’ETL (Extract, Transform, Load) et assure la qualité des sources de données ;
  • Le BI consultant, souvent en mission freelance, conseille les entreprises sur leur stratégie informatique décisionnelle et déploie les outils adaptés à leurs processus.

Un autre profil participe au pilotage de la Business Intelligence : le DSI (Directeur des Systèmes d’Information). Il supervise l’ensemble du système d’information - infrastructures, logiciels, sécurité, données, valide les outils à déployer, garantit la qualité et la sécurité des données et s’assure que la BI répond aux besoins métiers et stratégiques.

Défis et limites de la Business Intelligence : une discipline en évolution constante

Si la Business Intelligence s’impose comme un levier de performance, sa mise en œuvre soulève encore de nombreux défis.

Le premier obstacle concerne la qualité des données : les informations incomplètes, les doublons, les erreurs de saisie ou encore les formats hétérogènes nuisent à la fiabilité des analyses. Une gouvernance rigoureuse, fondée sur des règles claires et une responsabilisation des équipes, reste essentielle.

La sécurité des données est un autre enjeu de taille, puisque les systèmes de la Business Intelligence manipulent des volumes importants d’informations sensibles. Sans politique solide de cybersécurité (chiffrement, authentification forte, contrôle des accès), les risques de fuite ou de piratage augmentent.

En interne, la résistance au changement peut freiner les projets. Par crainte de perdre leurs repères ou de devoir apprendre de nouveaux outils, certains collaborateurs restent réticents. Pour y remédier, il est important :

  • De sensibiliser les équipes en amont ;
  • D’impliquer les utilisateurs clés dès la conception du projet ;
  • De leur proposer des formations adaptées à différents niveaux pour utiliser efficacement chaque système d’information ou d’analyse.

Autre limite : le coût. Déployer une solution Business Intelligence demande du temps, des ressources humaines et un budget conséquent, notamment pour la maintenance et l’évolution des outils.

Enfin, le manque de profils qualifiés (data analysts, data engineers, architectes data) freine souvent les petites structures. Certaines forment leurs équipes aux outils BI low-code.

Malgré toutes ces contraintes, la discipline évolue. L’accessibilité et l’utilisation des outils s'améliorent, les solutions cloud allègent l’infrastructure technique et l’IA automatise progressivement certaines tâches d’analyse, rendant la Business Intelligence plus agile, plus inclusive.

FAQ : Questions fréquentes sur la Business Intelligence

La BI, est-elle réservée aux grandes entreprises ?

Non. De nombreuses PME utilisent aujourd’hui des outils BI accessibles, notamment en open source ou en version cloud. Pour pallier le manque de compétences en interne, elles font appel à des freelances ou à des cabinets spécialisés. Certaines utilisent la formation professionnelle pour monter en compétences rapidement.

Quelle différence entre Business Intelligence et Big Data ?

Le Big Data traite de volumes massifs de données, souvent en temps réel. La Business Intelligence les analyse à des fins décisionnelles. Les deux sont complémentaires.

Faut-il un data scientist pour faire de la Business Intelligence ?

Pas nécessairement. Un bon outil BI peut être utilisé par différents profils métiers, mais les projets complexes nécessitent souvent un analyste ou un data engineer.

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